Edito

LA FLEUR DE L'ÂGE

 

Telle une rose éternelle, la fleur de l’âge ne se fâne jamais. On pourrait l’appeller aussi « l’âge d’or », temps d’innocence, de justice, d’abondance et de bonheur. Dans la mythologie, les hommes vivent presque éternellement et meurent sans souffrance, s’endormant pour toujours. Au Moyen-Âge, il devient une promesse, celle d’un futur paradisiaque et d’un monde de paix. Au XXIème siècle, nous sommes bien loin de toutes ces considérations... 

Dans l’Avare, Molière disait : « Hé bien ! qu’est-ce que cela, soixante ans? Voilà bien de quoi ! C’est la fleur de l’âge, cela ; et vous entrez maintenant dans la belle saison de l’homme. » Clairvoyant ce Molière, ne serait-ce donc pas ce que l’on appelle communément la retraite ?  

La mode est aujourd’hui aux séniors ; Le monde appartient aux séniors ! Ils voyagent, ils sont les égéries des plus grandes marques de Haute-Couture, stars des plus grands marketeurs. J’adore ce nouveau crédo : « je ne suis pas vieux, je suis vintage ! ». 

Alors l’idée nous est venue de consacrer un numéro à cette nouvelle tendance. Les jeunes mannequins à peine sortie des bancs de l’école ont laissé place à des femmes mûres, qui affichent des personnalités différentes aux styles affirmés.  Dans la mode comme dans la vie, tout est une question de cycle. Et la fleur de l’âge, elle, se cultive à la lumière de l’expérience et se cueille à l’horizon de l’insouciance.