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Ses céramiques épurées transforment n’importe quel repas en moment unique et embellissent les tables des plus grands chefs Parisiens. Au contact de la matière, Marion Graux  laisse libre court à sa créativité et raconte des histoires de tables.

Entre art de la table et Céramique

Après des études d’arts plastiques et un passage dans la presse écrite comme styliste culinaire, Marion Graux se lance dans la céramique en 2010 à l’âge de 30 ans. « Je ne me sentais plus à ma place, j’avais envie d’entreprendre une activité manuelle où l’utilisation du dessin n’était pas indispensable. Cela m’a toujours fait défaut et cette discipline est souvent considérée comme la première façon de s’exprimer. » Elle découvre alors la terre aux côtés d’Augusto Tozzola, maître potier et s’adonne à une pratique quotidienne. « J’ai été formée par un vieux monsieur de quatre-vingt-quatre ans, il m’a enseigné la finesse et les subtilités du tour. Je m’entraînais sept heures par jour, c’était très intense. » Au premier regard, ce changement de vie s’apparente à une reconversion professionnelle mais il n’est ni plus ni moins que « la continuité du chemin ». « J’ai toujours eu cette fibre créative qui a sans cesse dicté mes choix. Depuis des années je rêvais de faire de la vaisselle, elle est un élément essentiel de la table puisqu’elle rassemble des convives autour d’un repas. » 

Cette attachement particulier à l’univers culinaire, Marion le doit à sa famille. Enfant, elle grandit à Lille dans une tribu majoritairement féminine où la cuisine est dans toutes les bouches. « Ma mère et ma grand-mère passaient beaucoup de temps aux fourneaux. On parlait toujours de ce que l’on allait manger. A table, le moment des repas était important. Il permettait à la famille de faire une pause et de se retrouver ensemble. Ces instants tellement précieux méritent que l’on en prenne soin. » Si aujourd’hui la cuisine joue encore un rôle majeur dans son quotidien, elle est également l’une des raisons pour laquelle Marion est devenue céramiste. « J’ai toujours autant de plaisir à manger et à manger plus sainement. Cela fait quelques années que je suis devenue végétarienne et cela redessine forcément l’assiette. Choisir la vaisselle en fonction de la nourriture qu’elle va accueillir fait partie de ce plaisir. Un repas est transformé en un moment privilégié selon la table que l’on dresse. » 

Céramique intuitive

C’est à une heure de Paris, en pleine campagne, que Marion raconte ses histoires de tables. « J’ai la chance de travailler dans un cadre magnifique en pleine nature. Mon atelier se trouve dans une partie du garage de la maison de mon père. » Dans cet écrin de verdure, loin du tumulte, la jeune femme donne vie à ses créations en étant attentive aux choses qui l’entourent. « Je fais la route tous les matins et j’atterris ici, dans cet espace où le temps est mien. J’ai un grand besoin de solitude et il est nourri par mon travail. » Une fois la radio allumée, le poêle lancé, la journée peut commencer. Tel un boulanger, Marion façonne la terre sur son tour et voit ses créations prendre forme. « Je ne suis pas dans une démarche artistique comme certains peuvent l’être, je suis très terre à terre. Le tournage m’a toujours fasciné, je pouvais regarder pendant des heures des potiers tourner et je vois la magie opérer à nouveau lorsque l’on vient me voir. » La partie sensorielle de la matière est au tournage mais elle reste une étape délicate à surveiller en permanence. « Contrairement à ce que l’on pense, la céramique laisse très peu de place à la créativité personnelle. Quatre-vingt pour cent du travail est très contrôlé. Il y a tellement de contraintes techniques, c’est comme lorsque l’on fabrique du pain, il faut être en permanence derrière les pièces. » 

Un dialogue s’installe alors entre la céramiste et la terre prenant vie sous ses mains. « Je choisis la matière en fonction de la vaisselle que je souhaite faire. Je la guide tout en la laissant s’exprimer. Chaque terre est différente, plus ou moins agréable à manier. Je travaille principalement le grès auquel j’ajoute de l’émail. Il faut deux semaines pour qu’une pièce voit le jour. » 

En 2012, ses premières assiettes signées « mariongrauxpoterie » sortent de son atelier. Destinée aux particuliers mais essentiellement aux tables des grands restaurants, sa vaisselle a su charmer bon nombre de chefs parisiens tels que Cyril Lignac, Arnaud Lallement ou Guy Martin. « Aussi incroyable que cela puisse paraître, je n’ai jamais démarché qui que ce soit. Travailler dans la presse m’a permis de me faire connaître facilement mais j’ai mis du temps à oser montrer mon travail, à le trouver à la hauteur. » 

Le mobilier prend parfois même des airs d’œuvre contemporaine, tout en liant l’esthétisme au fonctionnel. Il s’associe également à des objets handmade, comme un pot en terre cuite tout droit venu de l’atelier d’un potier ou une table basse fabriquée à partir de palettes en bois. Le mobilier quelque peu usé retrouve sa place dans ce style brut. Un vieux buffet en bois craquelé ou des poignées en métal rouillé apporteront une véritable touche d’authenticité. Tout comme pour les murs et sols, l’effet patiné décorera vos meubles. 

Très tendance mais aussi économique, il permettra de redonner vie à d’anciens meubles et s’inscrit dans une démarche eco-friendly.

Fabriquez-vous un véritable espace de tranquillité, calme et reposant. Misez sur le blanc et les couleurs claires comme ce bleu pâle qui s’accorde parfaitement au bois. Éliminez tout ce qui est superflu et ne gardez que l’essentiel : même votre tasse à café trouvera sa place dans votre espace.